Deuxième partie : Soyez soumis aux autorités (Rom 13 :1-2).
 (Suite et fin)



« 13 Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Nzambé (Dieu), et les autorités qui existent ont été instituées de Yahmbé (Dieu).C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Yahmbé (Dieu)   a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. »Romani 13 :1-2.

Dans cette seconde partie nous ferons une étude détaillée de ce texte qui fait beaucoup de controverse et alimente un nombre de débats et discussion dans les chaumières. Nous espérons qu’après avoir lu, fait connaissance de ces explications, il ne plane plus de doute sur l’inanité, l’inutilité de ce passage dans la dynamique et le combat du croyant. Ce texte, disais-je, ne concerne pas les chrétiens des églises des nations. Il a été plaqué au corpus des textes de la Nouvelle Alliance ou du Nouveau Testament pour assujettir les Romains et surtout les citoyens de cet empire oppressif, tyrannique et polythéiste. Ce passage qui est lu ici et là est souvent utilisé pour justifier la collusion, la complicité entre les gens d’églises, conservateurs pour ne pas dire collabo des pouvoirs totalitaires, arbitraires et corrompus. Les faux gens d’églises, pour se donner bonne conscience, séduisent les croyants en leur demandant de se conformer aux politiques de leur pays. Autrement dit, les croyants ne doivent pas revendiquer leurs droits sociaux qui, en général, ont été acquis au prix de nombreux sacrifices. Pendant ce temps, les traîtres traitent avec ces régimes honnis même de Dieu, ils les blanchissent, justifient leur haine communautariste, leur tropisme au vol et détournement des deniers publics. Ils ne vont jamais interroger les gouvernants ou les autorités supérieures sur le fait qu’ils n’améliorent pas les conditions de vie de leurs concitoyens. Au contraire, ils sont prompts à lapider ceux et celles qui se battent pour améliorer  leur condition de vie ou pour faire changer les choses.

Après ce bref rappel, entrons dans l’étude biblique de ce passage controversé pour les médiocres et clairs pour ceux qui aiment la vérité. En substance, on retient ceci : Soyez soumis aux autorités. Les manipulateurs et les ennemis de la vérité soutiennent ou  disent que tous les croyants doivent obligatoirement se soumettre aux autorités (politiques ou religieuses) leur (aux croyants) déniant le droit à la vie, au bonheur et à la sécurité. Ils laissent croire que les dirigeants peuvent prendre n’importe quelle loi, décision même si celles-ci vont contre leurs aspirations profondes (bien-être : eau, électricité, santé, sécurité, éducation et mobilité).

« que toute personne soit soumise » :

Cette séquence qui commence avec le « que » qui est une conjonction de subordination. Il introduit un impératif et un impératif catégorique dans ce cas précis. Il s’agit d’un ordre et d’une généralité qui n’épargne personne. Le « que » n’est suivi de « toute » qui est un déterminant indéfini dans ce segment « toute personne ».Ainsi « tout, toute » adjectif indéfini est tiré de « totus » en latin, ainsi le segment « toute personne » peut être rendu par « tout le monde », « n’importe qui ». Il signifie : «  la totalité des personnes », l’ensemble des gens dans un univers donné. Ici, «  toute personne » exclue la personne, l’individu et la singularité. De plus, « toute personne » généralise tous les éléments contenus dans un univers précis( églises, assemblées et Eglise des nations). Ce verset est assez totalisant et totalitaire. Il est contre la liberté. Car il ne donne aucune chance à des individualités, aux particularismes. Il ne donne aucun choix, aucune liberté à personne. Il destine les croyants, dans le cas d’espèce, à l’oppression et à un pouvoir suprême, appelé ici « aux autorités supérieures ».Que sont pour lui les autorités supérieures? Ce sont avant tout les pouvoirs politiques. Et aux temps de Paul, les autorités supérieures étaient le pouvoir impérial de la 4è Bête dont parle Daniè 2. De plus, les « aux autorités supérieures »  sont le pouvoir temporel, nos gouvernants. Pour l’auteur présumé de cet texte tout le monde doit faire allégeance, accepter, adhérer au pouvoir politique qui conduit les affaires. Comment peut-on donner un blanc seing à nos dirigeants? Paul avait une conception verticale et tyrannique du pouvoir.Conception propre aux empires et aux monarchies de son époque.C’était aussi une conception conservatrice, antiprogressiste et antidémocratique. Elle contraste ainsi avec les règles de vie progressistes, démocratiques et consultatives qu’on retrouve de nos jours dans les Républiques ou les monarchies éclairées( Royaume uni, Danemark, etc.) . Car cette vison archaïque et anachronique de la société yehocratique (théocratique) foule au pied celle des Républiques ou des droits sont reconnus aux peuples. Rappelons que sous l’empire romain, l’église de Laodicée faisait déjà partie de l’Eglise  des nations . Ainsi le nom
Laodicée veut dire littéralement : «  droits des peuples ».Alors dans les propos présumés de Paul, peut-on dire où se trouvent les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes? Depuis, 1945, les Nations Unies issues de la Société des Nations reconnaissaient le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à s’autodéterminer en choisissant par exemple entre autres leur système de gouvernement. L’apôtre Paul un peu aveuglé par son admiration de l’Empire, voulait convaincre tout le monde à faire comme lui. Ce verset n’a jamais été inspiré par le Saint-Esprit, c’est le moins que l’on puisse dire.

Examinons, l’article « aux ».Il est formé sur la combinaison de la préposition « à » et de l’article défini « les », pluriel épicène, féminin de «  le » ou de « la ».Ainsi « aux » est égal à « à » + « les » . Il identifie bel et bien
« l’autorité romaine » . Autrement dit, il aurait pu dire «  à des » qui est la combinaison de « à » et de « une », « de » « un ». « Un », « une » sont des articles indéfinis  au singulier, masculin ou féminin. « Des » est le pluriel de « un  » et de « une ».Ils expriment l’indétermination, ce qui est indéfini, qui n’est pas précis. On comprend que Paul s’adressait aux gens de son époque et non aux Israélites.Il ne s’adressait pas non plus à la postérité, à nous autres qui ne sommes parmi les nations. Venons-en à ce segment:

-« il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Yahmbé (Dieu) » .Comment peut-on comprendre ces paroles? Il ressort de ce segment que : tous les pouvoirs, tous les dirigeants de nos pays viennent de Dieu. Cette idée est vraie dans l’absolu mais il revêt des aspects fatalistes. L’homme est impuissant à ce qui peut lui arriver. Tout est donc la grâce ou la faute de Dieu. C’est un peu enfantin cette démarche. Dans la mesure où il exclue toute possibilité à l’homme de transformer son environnement et d’agir sur sa destinée. Cette idée peut aussi être rapprochée de cet autre passage de Amos 3 :6 qui dit : «  Arrive-t-il un malheur dans une ville, Sans que Nzambi en soit l’auteur? »
Amossi 3 :6 Ou même celui des Lamentations de Yelemayah 3 :38.
« Les maux, et les biens ne procèdent-ils point de l’ordre Tarah Eyoh? N’est-ce pas de la bouche de Tarah Eyoh que viennent les maux et les biens?»
Yelemayah 3 :38.

Non, la Parole et la spiritualité véritable commande que l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Tarah Eyoh influe, impacte sur son environnement et sa propre vie. C’est dans ce sens que l’on doit purifier ses anciens péchés, se sanctifier et rechercher a paix avec tout le monde. Nous reconnaissons en toute humilité que cette parole n’est pas certaine. Ainsi à Yahmbé, nous pouvons et surtout nous devons faire entendre nos voix par des prières, des supplications, des jeûnes et toute forme d’ascèses. Tout cela nous permet d’éviter d’être des spectateurs de notre vie. Si tu ne défends pas tes droits devant le Maire, le juge, les politiques. Alors qui te rendra heureux dans ce monde? Si on te prive d’une partie de ton salaire, resteras-tu prier pour que Dieu te rétablisse dans tes droits?

Voici pour terminer le comble de l’horreur. Ici, c’est le segment qui a pour finalité de sceller la démission et la culpabilisation des croyants. Car il accuse le croyant qui revendique ses droits. Nous lisons que « celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Nzambé (Dieu) a établi ». Quelle ignominie! Même le bon sens ne nous fait-il pas comprendre que les dirigeants qui sont proches de leurs peuples ont reculé, reculent devant la colère du peuple? Voici une conception de la pensée unique, conception superstructurelle de la gestion de la vie dans la cité, dans les territoires. Paul est adepte de la pensée unique, du totalitarisme voire de la tyrannie. Pour Paul, les dirigeants même s’ils sont déconnectés de la réalité peuvent imposer n’importe quoi à leurs administré.

            Ce segment est à la fois l’hymne à la résignation, l’inaction, le sceau final de l’indifférence face aux injustices et la sentence qui tombe sur la tête des croyants progressistes. Paul n’y va pas avec le dos de la cuiller. Il dit : « ceux qui résistent  attireront une condamnation sur eux-mêmes » .Ainsi il accule, coince contre le mur tous ceux qui s’opposent à des décisions prises par les gouvernants. Qu’est-ce qu’il attend des croyants en l’occurrence? Il attend leur soumission, leur collaboration, leur complicité,  et même leurs compromissions avec ces gens.   

L’expression« sur eux-mêmes » : suppose des effets immédiats et instantanés. Il induit que le croyant qui subit les tortures, les brimades, arrestations et emprisonnements récolte ce qu’il a semé. Car il n’aurait pas dû s’opposer à l’homme politique. Il devait applaudir ou sinon suspendre sa décision espérant que Dieu le soutiendra, le consolera et le rétablira dans ses droits.

Que retenir de ce segment? De prime abord, la première et mauvaise lecture à éviter est la suivante que le chrétien doit se soumettre à tous les pouvoirs qui s’exercent sur lui, le chrétien ne doit en aucun cas se révolter contre les lois, les dispositions et les décisions que prennent les politiciens dans la gestion des affaires publiques.

Mais la bonne lecture spirituelle de ce segment est d’abord et avant tout de reconnaître que Paul demande aux chrétiens de se comporter comme s’ils étaient dirigés par Dieu, le roi et un prophète (yehocratie- théocratie). Dans ce cas, il s’agit-là d’une espèce d’hérésie et d’incongruité. Car Paul oublie qu’il s’adresse aux nations et non aux Israélites qui pratiquaient la yehocratie (yehocratie ou théocratie : Gouvernement dirigé par Dieu qu’Israël a connu).Que fait-il? Il transpose malencontreusement ce qui était réservé aux Israélites dans l’Ancien Testament aux croyants des églises des nations du Nouveau Testament. Si Israël a connu la yehocratie (théocratie), les nations ne la connaissent pas. Et la yehocratie (théocratie) n’existe plus sur la terre.

De plus, Paul parle comme un antiprogressiste, un conservateur qui ne soucie pas des souffrances des pauvres et des faibles. Il dénie aux salariés, esclaves, femmes et enfants les droits de la personne. Pour lui, l’esclavage, la colonisation, le néo-colonialisme et toutes formes de barbaries, tortures,  génocides, viols, arrestations, séquestrations, emprisonnements viennent de Dieu. Et il ne sert à rien et à personne de s’opposer à l’ordre établi.

Sofer Yerwain

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